Société
Affaire des viols de Mazan : un verdict définitif pour Dominique Pelicot, mais pas pour ses complices
Dominique Pelicot, condamné à vingt ans de réclusion criminelle pour les viols orchestrés sur son épouse pendant dix ans, renonce à faire appel. Si cette décision marque un tournant, l’affaire des viols de Mazan est loin d’être close avec les appels de plusieurs coaccusés.
Un tournant dans l’affaire des viols de Mazan : Dominique Pelicot, principal accusé dans l’un des procès les plus marquants de ces dernières années, a renoncé à faire appel de sa condamnation à vingt ans de réclusion criminelle. Cette décision, confirmée par son avocate, Me Béatrice Zavarro, met un terme à une partie des procédures judiciaires, mais ne clôt pas totalement l’affaire.
Une condamnation exemplaire pour des actes d’une extrême gravité
Le 19 décembre, Dominique Pelicot avait été condamné à vingt ans de réclusion pour avoir, sur une période de dix ans, drogué son épouse Gisèle Pelicot afin de la violer et de la livrer à des inconnus dans leur domicile de Mazan, dans le Vaucluse. Les juges avaient souligné l’ampleur des sévices dans leur arrêt : Gisèle Pelicot avait été « victime d’avoir été droguée, au mépris de sa santé, (…) et victime d’avoir été abusée sexuellement, souillée et humiliée pendant près de dix années pour alimenter un fantasme, celui de Dominique Pelicot, (…) lequel prenait plaisir à la violer et à la voir être abusée par d’autres hommes, ce qu’il assume ».
Dominique Pelicot a également été condamné pour des faits d’enregistrement d’images à caractère sexuel de sa fille et de ses deux belles-filles, ainsi que pour des viols aggravés commis sur l’épouse d’un coaccusé, elle aussi sous soumission chimique. Sa peine, assortie d’une mesure de sûreté des deux tiers, représente le maximum prévu par la loi.
« Un appel contraindrait Gisèle à une nouvelle épreuve »
Me Béatrice Zavarro a expliqué la décision de son client à l’Agence France-Presse et à Franceinfo le lundi 30 décembre : « Un appel contraindrait Gisèle à une nouvelle épreuve, à de nouveaux affrontements, ce que Dominique Pelicot refuse. ». Selon elle, il est désormais « temps d’en finir judiciairement », d’autant que M. Pelicot, âgé de 72 ans, considère que « Mme Pelicot n’est pas et n’a jamais été son adversaire ». Pour Mme Pelicot, cette décision pourrait signifier un premier pas vers la reconstruction. Pourtant, l’affaire est loin d’être terminée : quinze coaccusés, condamnés pour leur participation à ces crimes, ont décidé de contester leur jugement.
Un second procès à venir pour les coaccusés
En effet, malgré cette renonciation, l’affaire n’est pas totalement close. Quinze des coaccusés, impliqués dans les agressions sexuelles commises à l’encontre de Gisèle Pelicot, ont décidé de faire appel de leur condamnation. Ces hommes, âgés de 27 à 74 ans, avaient été condamnés à des peines allant de trois à quinze ans de prison pour viols aggravés, tentatives de viol et agressions sexuelles. Le nouveau procès prolongera l’épreuve judiciaire de Mme Pelicot, qui devra probablement témoigner à nouveau.
Un symbole dans la lutte contre les violences sexuelles
Les témoignages poignants et le courage de la victime ont suscité une onde de choc dans tout le pays, soulevant des questions fondamentales sur les violences conjugales et la manipulation psychologique. Ce procès a ainsi fait émerger des problématiques essentielles : la nécessité de protéger les victimes, de briser le silence autour des violences sexuelles au sein du couple et de condamner fermement de tels crimes.
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