Pourquoi la victoire de Trump serait une chance pour la France et l’Europe !
Donald Trump, loin des caricatures médiatiques, pourrait offrir à l’Europe une occasion de se redéfinir. Si son retour venait à se concrétiser, les effets seraient profonds sur les fronts économique, géopolitique et idéologique, rappelant aux nations européennes la nécessité de bâtir une indépendance stratégique solide et de défendre leurs propres intérêts. Tribune de Nicolas Bay, eurodéputé pour le groupe ECR.
Indépendamment même du plaisir de voir les mines des journalistes de France Télévisions et les animateurs de Quotidien se décomposer en direct, comme ce fut le cas il y a 8 ans, l’éventuelle élection de Donald Trump devrait être, pour nous Français et Européens, un motif de réjouissance. Les conséquences diplomatiques, économiques et politiques d’une victoire du candidat républicain seraient vraisemblablement positives pour notre nation et notre continent.
Déjà, en 2016, les médias occidentaux étaient unanimes et sentencieux : Donald Trump était imprévisible, stupide, violent, voire totalement fou (!), et son élection devait donc entraîner des conséquences dramatiques : guerre nucléaire, effondrement des marchés, nuées de sauterelles… Il n’en fut rien. Ce fut même l’inverse : une période de stabilité géopolitique, sans conflit militaire majeur, et une phase de prospérité économique ainsi que de courage politique aux États-Unis.
En affirmant sa doctrine « America First » et en renouant avec une tendance isolationniste, vieille tradition politique américaine, Trump avait envoyé un signal aux Européens : pensez à vous-mêmes, car nous ne serons pas toujours là, nous ne jouerons plus le rôle d’éternel tuteur. C’est le sens de ses coups de menton s’agissant, par exemple, du financement de l’OTAN. Le président des États-Unis nous rappelait ainsi que la politique est toujours un rapport de force, et qu’en matière de relations internationales, il vaut mieux des alliés forts que des vassaux faibles.
Nos dirigeants avaient fermé les yeux, attendant que l’orage passe et aspirant à un retour à la normale qu’ils ont cru possible avec Joe Biden. Même lui, toutefois, ne s’est pas révélé l’allié bienveillant espéré. Un deuxième mandat de Donald Trump représenterait donc une réelle opportunité : celle d’une prise de conscience européenne de la nécessité, pour affronter les défis à venir, de penser et défendre nos intérêts nationaux et civilisationnels propres en acquérant l’indispensable autonomie stratégique qui en est la condition sine qua non.
La puissance assumée au service de la sécurité globale
L’ancien et peut-être futur président américain pense que le rôle des États-Unis ne devrait plus consister à s’ériger en gendarme du monde. Présenté comme instable et agressif par les médias, Trump n’a commencé aucun conflit pendant son mandat. Cela ne l’a pas empêché de se faire respecter, voire craindre, sur la scène internationale. Les États-Unis sont ainsi intervenus de façon plus chirurgicale, lorsque Trump l’a estimé nécessaire. On peut citer notamment les bombardements sur l’État islamique en Afghanistan, ainsi que l’exécution en Syrie d’Abu Bakr Al-Baghdadi, alors chef de l’État islamique, ou encore l’élimination du général iranien Soleimani, un des hommes les plus puissants du régime, en représailles à des roquettes tirées sur une base américaine et des menaces pesant sur l’ambassade des États-Unis à Bagdad.
Ces démonstrations de force ont tenu en respect les ennemis de son pays. Trump assure que jamais la Russie n’aurait osé envahir l’Ukraine sous sa présidence. Et il promet de contribuer à mettre fin rapidement à la guerre qui ravage l’Ukraine s’il est élu. Sa rhétorique de campagne laisse même penser qu’il pourrait laisser tomber Kiev. Il est en réalité plus probable, étant donné la capacité plusieurs fois démontrée de Trump à la subtilité déguisée en rodomontades et l’importance stratégique pour les États-Unis de cette région du monde, qu’il cherche avant tout à pousser à des négociations rapides par un mélange de pressions et de menaces envers Moscou ; les Américains voulant pouvoir se concentrer sur leur compétiteur principal, la Chine.
Zelensky ne s’y trompe pas : il a annoncé que le retour aux frontières d’avant l’invasion était un préalable aux négociations, laissant désormais planer une ambiguïté sur le sort de la Crimée et même des provinces du Donbass. Ce serait une lourde perte pour l’Ukraine, mais cela impliquerait que la Russie renonce à de nombreux autres gains territoriaux. L’élection de Trump serait probablement décisive pour la sécurité du Vieux continent et le rapport des Européens à leur défense, que l’ancien président a toujours voulu plus forte et autonome, arguant que ce n’était pas aux États-Unis de payer pour la sécurité de l’Europe.
La fin de la naïveté commerciale
Trump l’avait déjà engagé en 2017, et Biden a poursuivi cet effort : les États-Unis protègent leur économie sans honte et mettent fin à l’illusion très européenne du libre-échange mondialisé heureux. Trump avait multiplié les protections économiques, sous forme notamment de droits de douane pour soutenir son industrie, en particulier face à la concurrence chinoise : panneaux solaires, machines à laver, acier et aluminium… Il en promet plus s’il est réélu. Biden, lui, avait enterré les espoirs européens d’un commerce libre et prétendument équitable avec son Inflation Reduction Act, un plan massif d’investissements engendrant une distorsion de concurrence et attirant vers l’Amérique des entreprises européennes.
Le réveil européen est, de son côté, particulièrement lent ! Après des décennies de volonté aussi illusoire que dangereuse d’un libre-échange total et d’une ouverture de nos frontières commerciales qui fait écho à l’ouverture des frontières pour les migrants — dans la vision idéologique de la sacrosainte libre circulation des capitaux mais aussi des biens et des personnes — Bruxelles met timidement en place quelques protections face aux véhicules électriques chinois. L’expérience des panneaux solaires aurait dû nous servir de leçon : notre industrie a été tuée par la concurrence chinoise qui vendait à prix cassés grâce aux subventions de Pékin.
La politique commerciale de l’UE est largement pensée comme une manière de vendre des voitures allemandes au reste du monde, qui en retour nous inonde de produits bon marché concurrençant, souvent sans respecter nos innombrables normes, nos productions locales. Si l’Amérique de Trump met définitivement fin au rêve du « doux commerce » mondial, peut-être l’Europe finira-t-elle par ouvrir les yeux et libérer son économie tout en protégeant ses entreprises lorsque c’est nécessaire, en particulier face à une Chine que l’Allemagne veut épargner. Et Trump lui-même ne nous fera pas de cadeaux…
Une défaite cinglante pour la gauche et l’idéologie woke
Enfin, la défaite de « Camarade Kamala » témoignerait d’un reflux notable du wokisme au pays qui l’a vu naître. Socialisme mental, immigration de masse, drague outrancière des minorités ethniques et religieuses, idéologie LGBT… Harris incarne ce qu’il y a de pire dans la gauche radicale américaine et occidentale.
À l’inverse, la politique nationale pragmatique de Trump, un conservatisme moderne et plaçant l’intérêt supérieur du pays avant d’autres considérations, pourrait inspirer l’Europe. Au lieu de composer avec une gauche dont les dérives sont de plus en plus dangereuses, il veut mener le combat politique et métapolitique contre elle. Le choix de JD Vance comme colistier en est un témoignage, tout comme le ralliement à sa cause d’une partie de la Silicon Valley menée par Elon Musk. D’autres grandes figures, Jeff Bezos et Mark Zuckerberg en tête, se sont dans le même temps prudemment distanciées de Kamala Harris.
La question migratoire est, comme souvent, au centre de ce combat politique et culturel. Protection des frontières, obligation pour les électeurs de prouver leur citoyenneté américaine, promesses de « remigration » massive… Trump a conscience du fait que la gauche américaine cherche à changer de peuple pour s’assurer une majorité électorale pérenne. Le temps presse, autant qu’en Europe où l’on observe le même schéma. Notre alliée Giorgia Meloni a déjà réussi à impulser un véritable changement de mentalité en la matière à Bruxelles : les choix politiques de Trump pourraient décomplexer la droite européenne et ouvrir un nouveau champ des possibles.
Loin des caricatures, l’élection de Donald Trump offrirait aux Européens de vraies perspectives, en particulier celle d’une Amérique alliée, mais aux intérêts distincts et assumés comme tels. À nous de saisir cette opportunité pour construire une Europe puissante et autonome, au service de nos nations.
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