Immigration : pourquoi cette révolution est urgente
Les Français disent sondage après sondage leur opposition à l’immigration. Pourtant, la droite perd les élections et continue de se comporter comme un lanceur d’alerte sur le sujet. Il faut d’urgence une « révolution ». Qu’est-ce qui ne tourne pas rond ? Voilà la question qu’un militant de droite devrait se poser, face à l’opinion française […]
Les Français disent sondage après sondage leur opposition à l’immigration. Pourtant, la droite perd les élections et continue de se comporter comme un lanceur d’alerte sur le sujet. Il faut d’urgence une « révolution ».
Qu’est-ce qui ne tourne pas rond ? Voilà la question qu’un militant de droite devrait se poser, face à l’opinion française sur l’immigration massive. « De droite » compris dans un sens large, les spécificités sémantiques ne sont pas centrales ici.
En effet, les urnes semblent dire l’inverse des sondages.
Les Français refusent l’immigration massive, mais la soutiennent par leurs votes.
Souvent, le militant croit qu’on ne parle pas encore assez du sujet. Il peut douter de la fiabilité des sondages. Dans le pire des cas, il reproche aux Français leur « incohérence ». Mais c’est faire fausse route.
La situation migratoire est catastrophique, c’est une urgence absolue.
Il faut une « révolution ».
Pourquoi les Français semblent voter contre leur propre volonté ?
Ne sont-ils donc « pas au courant » de la gravité de la situation ?
Les Français savent
Dans un récent rapport Harris Interactive pour Challenges, du 31 août 2023, les Français indiquent clairement leur position.
Ils considèrent que les immigrés :
– sont trop aidés par l’État (72 %) ;
– posent des problèmes de sécurité (72 %) ;
– constituent une menace culturelle (61 %) ;
– constituent une menace sociale (56 %) : ils occupent des emplois que pourraient faire des Français, étant moins payés que des Français.
Et ça ne date pas d’hier. Depuis des années les sondages indiquent une franche opposition des Français à tout ce qui a trait à l’immigration. Petit florilège.
Cette même année 2023, notons ces sondages :
- 59 % des Français sont favorables à la suppression du regroupement familial (sondage CSA – CNEWS, 10 mai).
- 64 % pensent qu’il faut stopper l’immigration extra-européenne (CSA – CNEWS, 12 avril).
- 65 % veulent un référendum sur l’immigration (CSA – CNEWS, 30 août) et même 74 % des Français veulent faciliter la tenue de référendums sur l’immigration (Odoxa – Le Figaro, 1er septembre).
- 66 % désirent restreindre le droit d’asile (CSA – CNEWS, 15 juin)
- 69 % souhaitent une réforme de la Constitution pour diminuer l’immigration (Ifop – Le JDD, 25 mai).
- 74 % considèrent qu’il y a trop d’immigrés en France (Odoxa – Le Figaro, 24 mai)
- 82 % des Français se disent favorables à une loi sur l’immigration facilitant les expulsions (CSA – CNEWS, 26 avril).
En remontant un peu dans le temps, on remarque que ces chiffres ont très peu évolué ces dernières années. Ils étaient déjà aussi élevés en 2021 et 2022.
On peut même remonter encore plus loin pour constater que « les Français savent ».
Dans un sondage Ifop – Sud Radio du 17 novembre 2022, seuls 33 % des votants estiment que l’immigration rapporte plus qu’elle ne coûte à la France. C’était 35 % en 2016, 30 % en 2017. Et déjà 32 % en 2014 et 2015… avant même le premier mandat d’Emmanuel Macron !
En 2017, un sondage Ipsos révèle que seulement 14 % des Français pensent que l’immigration a un impact positif sur la France. L’année précédente, en 2016, les Français étaient 11 % à répondre la même chose.
Dès 2013, 70 % des Français jugent qu’il y a trop d’étrangers en France (Ipsos – Le Monde, 24 janvier).
Et ce n’est qu’un rapide aperçu des enquêtes d’opinion sur l’immigration depuis des années et qui vont toutes dans le même sens.
Bref, les résultats évoluent peu. Malgré les attentats islamiques, malgré l’explosion de l’insécurité, malgré les sujets liés à l’islam comme le « burkini » ou « l’abaya » – tous éléments mis en relation avec l’immigration.
Non, ce n’est pas que les Français ne se rendent pas compte de la situation. Au contraire, ils comprennent très bien et savent depuis longtemps ce qui se joue autour de l’immigration.
Alors, qu’est-ce qui cloche ?
Pourquoi cette insupportable absence de résultats ?
Ce qui compte vraiment
Plus besoin d’empiler les sondages.
L’absence de résultats vient du fait que, malgré ces enquêtes d’opinion, la droite se comporte encore en lanceur d’alerte.
Bien sûr, on peut toujours espérer convaincre davantage de Français. Mais notre objectif n’est pas de mettre tout le monde d’accord ou d’informer ; c’est d’obtenir des résultats.
Pour obtenir ces résultats, il faut se concentrer sur ce qui compte vraiment :
- gagner les élections pour mettre en œuvre notre politique ;
- obtenir du pouvoir en place des mesures immédiates.
Notre système démocratique nécessite généralement 50 % + 1 voix exprimées pour emporter une élection, pas 90 ou 95 % des voix. Quant aux mesures immédiates, elles ne peuvent être prises que par le gouvernement ou les parlementaires.
Concentrer son action sur le lancement d’alerte ne peut donc pas être la priorité du combat pour obtenir les résultats voulus : ce n’est pas efficient électoralement, c’est structurellement insuffisant comme influence sur le pouvoir en place.
Pour vous faire entendre des décideurs, les contacter directement est un moyen efficace. Toutes les coordonnées sont disponibles en ligne afin de passer un coup de téléphone, d’envoyer un e-mail ou d’écrire un courrier papier. C’est à la portée de chacun.
Intéressons-nous maintenant aux élections.
Si on veut rassembler la majorité nécessaire à l’arrivée au pouvoir, il convient de placer l’électeur au centre de toute action – donc de comprendre « pourquoi les gens votent » – et de s’organiser pour préparer tout de suite les élections.
Pourquoi les gens votent ?
Comment préparer les élections ?
Quelle « révolution » doit-on mener ?
Une révolution… sur vous-même !
Vous voulez obtenir des résultats contre l’immigration ?
Effectuez votre révolution !
Comme Copernic a révolutionné les calculs en considérant que la Terre tourne autour du Soleil, il faut changer son regard sur le problème de l’immigration.
L’information n’a plus à entrer dans la tête des Français, mais doit en sortir par leur voix dans les urnes.
Militants : ne vous focalisez plus sur les lancements d’alerte, mais sur les bulletins de vote !
Comment faire ?
Demandez-vous pourquoi les gens votent et comment vous pouvez préparer maintenant les prochaines élections.
Pour préparer rationnellement les élections :
- placez l’électeur au centre
- pensez « construction de l’organisation ».
In fine, l’électeur est le seul juge.
D’abord, donc, placez toujours l’électeur au centre.
Sortez de vos préférences individuelles pour vous mettre à la place de l’autre.
Intéressez-vous aux facteurs du vote, expliquant pourquoi les gens votent, et pourquoi ils votent ce qu’ils votent.
Le comportement électoral est trop peu discuté dans les partis politiques, alors qu’il participe du résultat électoral, tout autant que le mode de scrutin.
Il est même au centre de débats universitaires depuis plusieurs décennies. Les facteurs du vote sont régulièrement listés et leurs proportions discutées.
Le vote ne se limite pas à un choix raisonné, après lecture de l’ensemble des programmes.
C’est d’ailleurs peu courant.
Pour voter, le programme ne suffit pas.
Des éléments déterministes (vote selon le lieu de résidence, la religion, le statut…) se mêlent à des caractéristiques psychologiques individuelles, à la personnalité du candidat, au lien émotionnel existant avec le candidat, ainsi qu’à l’influence des médias, pour ne citer que les facteurs les plus courants.
Et, comme vous, chaque électeur a ses priorités.
Et il a le droit d’avoir ses priorités, comme vous les vôtres.
Il peut très bien s’opposer à l’immigration, mais donner par son vote la priorité à d’autres sujets comme le pouvoir d’achat, la sécurité, le logement, la santé… Autant de thèmes dont il peut sentir la pression au quotidien.
Vous voulez gagner sur l’immigration ?
Il vous faut gagner sur tout le reste.
J’insiste : si vous voulez vraiment obtenir des résultats sur l’immigration, vous devez maîtriser les autres sujets.
Et vous devez faire preuve d’empathie : vous mettre à la place de l’autre pour comprendre ses besoins, désirs, attentes et aspirations à court comme à long terme.
Pour constituer la majorité nécessaire à la victoire électorale, nous devons donc être crédibles sur l’ensemble des thèmes, en plus de tenir compte des différents facteurs du vote.
Nous devons aussi construire et développer une organisation solide, afin de relever le défi électoral.
Peu importe la taille de l’organisation. Ce peut être une association locale, un groupe de militants, la branche locale d’un mouvement national, une organisation nationale.
Dans tous les cas, l’organisation doit respecter ces trois principes essentiels :
- la volonté de structurer, c’est-à-dire de distribuer des responsabilités claires afin d’atteindre l’objectif fixé à travers la stratégie choisie,
- la priorité permanente donnée au développement de l’organisation pour croître et durer (recrutement, maillage territorial, distribution de responsabilités, solidité financière),
- l’anticipation, car si les résultats peuvent arriver rapidement, il n’y a jamais de raison d’attendre. C’est maintenant le bon moment.
Encore une fois, c’est à la portée de chacun.
Dans votre quartier, dans votre village.
Pour donner un exemple récent, les défaites électorales du PS et de LR en 2022 sont notamment dues à un manque d’organisation. Absence de travail d’organisation avant les élections, joyeux bazar pendant la campagne proprement dite. Toute l’énergie étant concentrée vers le candidat plutôt que vers les électeurs.
A contrario, voici deux exemples d’actions qui ont déjà obtenu des résultats pour les Français.
Avec Damoclès, Premier Média de Mobilisation, que je préside, les Français se mobilisent pour contacter directement les décideurs politiques : le président de la République, des ministres, les parlementaires.
Contre la loi Avia, véritable censure de la liberté d’expression sur les réseaux sociaux, Damoclès a permis aux Français d’écrire directement aux membres du Conseil constitutionnel pour manifester leur opposition. Le Conseil saisi a très largement retoqué la proposition de loi.
Avec Reconquête, dès mars 2021, Éric Zemmour et une poignée de militants, dont je faisais partie, ont posé les fondations du parti. La construction d’une telle organisation consiste essentiellement à rassembler un fichier de soutiens, mettre en place une solution d’organisation simple pour communiquer rapidement et établir un réseau de responsabilités, recueillir des financements. Tout ce que le numérique permet de faire, comme d’autres campagnes victorieuses l’ont prouvé. En quelques semaines, la structure était déjà viable et la mobilisation a explosé.
Chacun peut agir efficacement à son niveau pour la France et les Français.
Cela demande bien sûr du travail et du courage, mais chacun peut agir.
Chacun peut contacter un décideur politique actuel.
Chacun peut participer à la construction d’un mouvement en vue de gagner les prochaines élections.
Vous pouvez agir, vous aussi, dès maintenant.
Ne laissez pas les autres décider pour vous.
Samuel Lafont
Président de Damoclès, Premier Média de Mobilisation
Directeur de la stratégie numérique et de la levée de fonds chez Reconquête!
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