Politique
Nouvelles révélations dans le dossier Al-Kindi : la préfecture décidera début 2025
Le lycée privé musulman Al-Kindi, situé à Décines-Charpieu, est sous le feu des critiques. Accusé de dérives pédagogiques et administratives, son avenir sous contrat est incertain.
Le lycée musulman Al-Kindi, situé à Décines-Charpieu, continue de faire parler de lui. Le dernier groupe scolaire musulman sous contrat avec l’État est sous le feu des critiques à la suite d’un rapport accablant de l’inspection académique. L’établissement risque la résiliation de ses contrats d’association, une décision qui pourrait entraîner sa fermeture. Retour sur les derniers rebondissements et les révélations qui aggravent encore la situation.
Une décision en suspens pour l’avenir d’Al-Kindi
Jeudi 12 décembre, les représentants d’Al-Kindi ont été auditionnés pendant plus de cinq heures devant la commission de concertation académique. À l’issue de cette réunion, un avis préalable à l’éventuelle résiliation des contrats d’association a été émis. Cependant, la préfecture du Rhône reste discrète sur la nature des échanges ou sur cet avis. Fabienne Buccio, préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a annoncé qu’elle rendrait sa décision définitive début 2025.
Une pression politique croissante
Alors que la décision de la préfecture est attendue, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, par la voix de Laurent Wauquiez, a pris une position ferme. Dans un entretien accordé à LyonMag, le conseiller spécial de la Région a annoncé que la collectivité « ne versera plus un seul euro à Al-Kindi ». Il a dénoncé « une dérive claire », évoquant notamment l’influence du wahhabisme dans l’établissement. Selon Wauquiez, « le génocide des juifs et des tziganes n’est pas enseigné », tandis que des ouvrages trouvés au CDI prônent des valeurs incompatibles avec celles de la République.
Des révélations qui alourdissent le dossier du lycée Al-Kindi
Le rapport d’inspection avait déjà soulevé de nombreuses préoccupations, mais les nouveaux éléments ajoutent une dimension encore plus inquiétante :
Des contenus problématiques :
- Des ouvrages présents dans le centre de documentation et d’information (CDI) justifient le djihad armé, prônent des violences envers les homosexuels et véhiculent des conceptions patriarcales sur le rôle des femmes.
- Un livre de Tariq Ramadan, théologien controversé, a également été retrouvé dans la bibliothèque de l’établissement.
Le règlement intérieur discriminatoire du lycée Al-Kindi :
- Les filles sont tenues de respecter un code vestimentaire strict (vêtements amples et longs, interdiction de maquillage et de piercings), sans qu’aucune règle similaire ne s’applique aux garçons.
Un enseignement controversé :
- Le professeur de culture islamique, Shakeel Siddiq, mis à pied à titre conservatoire, est critiqué pour des propos polémiques tenus en dehors des classes. Sur sa chaîne YouTube, il a notamment soutenu des figures religieuses fichées S, dénoncé « un islam progressiste, très LGBT » et évoqué « le grand remplacement ». Ses vidéos ont été jugées incompatibles avec les valeurs républicaines.
Des failles dans la gestion administrative
Le rapport pointe également des irrégularités dans l’utilisation des fonds publics. Les moyens alloués pour les activités sous contrat auraient été utilisés pour des missions hors contrat, en violation des règles. De même, les horaires réglementaires pour certaines matières ne seraient pas respectés, remettant en question la conformité des enseignements.
Une menace pour l’avenir de l’établissement
Face à ces accusations, Al-Kindi défend sa position. Lors d’une conférence de presse, Hakim Chergui, cofondateur et avocat de l’établissement, a dénoncé une « décision politique » et rejeté les accusations. Selon lui, les ouvrages incriminés avaient été validés lors d’un contrôle précédent et ont depuis été retirés à titre conservatoire. L’établissement, qui affiche l’un des meilleurs taux de réussite au baccalauréat dans l’académie, considère que la résiliation des contrats signerait sa disparition.
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