International
Ligne ferroviaire Racht-Astara : Russie, Iran et Azerbaïdjan sur la voie d’un nouvel ordre régional
Sous la pression des sanctions occidentales et dans un contexte de rivalités croissantes, la Russie, l’Iran et l’Azerbaïdjan cherchent à construire une nouvelle voie stratégique vers l’Asie et les mers chaudes, avec le projet ferroviaire Racht-Astara.
Ce tronçon de 162 kilomètres, essentiel pour finaliser le corridor nord-sud russe, pourrait ouvrir de nouvelles routes commerciales indépendantes des voies occidentales et symbolise le rapprochement géopolitique de trois nations en quête de souveraineté économique. Mais entre investissements colossaux, tensions régionales et jeux d’influence, ce projet se révèle bien plus complexe qu’une simple ligne de chemin de fer.
Un projet de corridor en réponse aux sanctions économiques
Avec la multiplication des sanctions contre la Russie depuis l’annexion de la Crimée en 2014 et leur durcissement en réponse à l’invasion de l’Ukraine en 2022, Moscou cherche des alternatives pour écouler ses exportations, jusqu’alors largement tournées vers l’Europe. Les contraintes imposées par les embargos occidentaux privent l’ogre russe d’un accès fluide à ses ports en mer Noire et en mer Baltique, entravant son commerce maritime traditionnel. Ce blocus commercial pousse le Kremlin à mettre en œuvre des solutions pour maintenir sa présence économique internationale, et le corridor nord-sud, avec la ligne Racht-Astara reliant l’Iran à l’Azerbaïdjan comme pièce maîtresse, pourrait offrir une voie d’échappement indispensable.
En contournant les routes maritimes classiques, ce corridor de transport international nord-sud (INSTC) confèrerait un gain de temps majeur. Le trajet, qui pourrait relier la Russie à l’Inde en passant par l’Iran, devrait réduire les temps de transport de plus de vingt jours. En plus d’éviter les coûts liés au passage du canal de Suez, la Russie gagnerait un accès direct au golfe arabo-persique, permettant à Moscou de pénétrer plus facilement les marchés asiatiques et du Golfe, où la demande en ressources russes reste forte. Pour Vladimir Poutine, cet axe de transport représente aussi un pilier de son ambition de construire un nouvel ordre économique mondial basé sur les partenariats avec les
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