Les États-Unis et la Russie « au bord d’un conflit militaire direct », selon le ministre russe des Affaires étrangères

Ce vendredi 1ᵉʳ novembre, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov a tenu des propos alarmants sur au sujet des États-Unis, symboles de relations bilatérales toujours plus tendues.

Lavrov dénonce une « spirale de la russophobie » aux États-Unis

Dans un entretien publié le 1er novembre dans le quotidien turc Hürriyet, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a mis en garde contre le risque imminent de conflit militaire entre la Russie et les États-Unis. Selon lui, « sous le président actuel, qui a poussé jusqu’au bout la spirale de la russophobie aux États-Unis, nos pays sont au bord d’un conflit militaire direct ». En pleine campagne électorale américaine, cette déclaration intervient en réponse à une question sur l’impact des élections américaines sur les relations russo-américaines.

Lavrov a également souligné que la politique anti-russe menée par les États-Unis ne devrait pas changer, quelle que soit l’issue du scrutin : « Peu importe qui remportera les élections, nous ne pensons pas que la ligne anti-russe des États-Unis puisse changer. »

Sanctions et pressions internationales : un statu quo tendu

En rappelant les mesures de l’administration Trump, qui a instauré un nombre record de sanctions contre la Russie, Lavrov a affirmé que Moscou n’entretient « aucune préférence » concernant le futur président américain. Cette posture semble résonner avec les dernières initiatives de Washington, qui, quelques jours avant le sommet du G7, a annoncé une nouvelle série de sanctions visant à freiner l’effort de guerre russe en Ukraine. Ces mesures visent notamment les institutions financières traitant avec l’économie russe, renforçant la pression économique sur Moscou.

Les relations tendues entre les deux puissances se prolongent sur le terrain de l’information. Selon des rapports de Microsoft datant de septembre, la Russie aurait intensifié ses opérations de désinformation, en particulier contre la campagne de la vice-présidente Kamala Harris, en diffusant des vidéos conspirationnistes. Cette campagne de désinformation alimente les craintes d’ingérences étrangères dans les élections américaines, un sujet déjà hautement sensible dans le contexte actuel.

Poutine et Trump : une relation ambiguë et des conditions de paix en Ukraine

Le président russe Vladimir Poutine reste prudent quant à l’avenir des relations avec les États-Unis, indiquant que celles-ci dépendront de la position adoptée par Washington après les élections. En dépit de cette réserve, Poutine a récemment salué la « sincérité » du candidat républicain Donald Trump pour sa volonté supposée d’œuvrer à la paix en Ukraine. Toutefois, cette approche semble contredite par les exigences de Poutine pour un règlement du conflit, incluant le renoncement de l’Ukraine à rejoindre l’OTAN et le retrait de ses troupes de certaines régions, des conditions qualifiées d’« ultimatum » par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui les a fermement rejetées.

Des relations toujours plus polarisées avec les États-Unis

Les propos de Sergueï Lavrov soulignent l’escalade des tensions diplomatiques entre les États-Unis et la Russie. La « spirale de la russophobie » évoquée par le ministre russe est devenue un leitmotiv dans les accusations mutuelles entre les deux pays. Entre sanctions, pressions diplomatiques et opérations de désinformation, chaque nouvelle élection présidentielle américaine semble exacerber les divisions et compliquer toute possibilité de rapprochement.

Alors que la Russie multiplie les gestes d’intimidation et que les États-Unis renforcent leur soutien à l’Ukraine, l’horizon des relations entre les deux puissances reste sombre et incertain.

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